La troisième édition de la Terrasse du troc, déclinée sous le thème du « Petit Chaperon rouge », s’est terminée dimanche 28 septembre avec une journée toute en musique et la présence enfin généreuse du soleil ! Le Bois-de-la Bâtie avait des airs de Woodstock…
Grande nouveauté cette année : le changement de lieu, nous avons en effet troqué la couverture des voies ferrées de Saint-Jean - avec ses habitants et son public séduits par cette « place de village estivale » en 2006 et en 2007 - pour le Bois-de-la-Bâtie, plus éloigné du centre ville et avec quelques degrés en moins par rapport à la plateforme de Saint-Jean. Encore une fois, le public a répondu présent, et sur un total de 24 jours d’ouverture, nous avons eu le plaisir d’accueillir 2'800 personnes sur le nouveau site. Chaque discipline artistique a trouvé son public, curieux et attentif, qui a courageusement osé braver une météo des plus rudes, inhabituelle pour la saison.
C’est ainsi que les huit contes/ateliers racontées par la conteuse Catherine Gaillard et mis en forme par le collectif d’artistes de Casse-rôles ont accueilli 600 enfants et parents les mercredis et dimanches après-midi, dont la trace reste la magnifique fresque collective réalisée par les enfants sur l’une des faces du container, qui va bientôt voyager sur un paquebot à travers le monde…
Les six sessions de cinéma sous les étoiles proposées par le duo à la tête du cinéma Spoutnik : Pascal Knoerr et Christophe Billeter, dont une programmation rare et pointue suivait rigoureusement le thème de la fôret comme lieu initiatique, ont accueilli quelques 300 cinéphiles éclairés et très motivés, courageusement installés dans l’herbe, emballés dans des couvertures, un thé ou un verre de vin chaud à la main…
Les cinq performances inédites ont été crées en relation étroite avec le lieu et le thème de cette édition. Ce sont en effet 650 personnes qui se sont déplacées sur le site, curieuses de découvrir des démarches aussi différentes l’une de l’autre.
Le mythe du « Petit Chaperon rouge » revisitée par l’artiste tessinoise Agnese Z’graggen sous la forme d’une promenade initiatique et d’un banquet ;
le trophée du chasseur affiché dans les airs avec la peau volante d e l'artiste genevois Alexandre Joly, roulements de tambour à l’appui ;
le concours de beauté intérieure, rigoureusement conçu et réglé dans le moindre détail par l’artiste genevoise d’origine brésilienne Fabiana de Barros pour son cérémonial « Picnic anthropophage »;
le recueillement religieux provoqué par Yann Marussich, genevois et lauréat du prestigieux prix Ars electronica, qui enseveli au fond du bois, livrait une belle image « ophélienne » de la mort;
pour terminer en beauté avec une apparition entre les arbres du Bois-de-la-Bâtie, une chimère venue droit des contes et des mythes, mi-animale mi-humaine, conçue et réalisée pour ce lieu par l’artiste zurichoise Victorine Müller.
Images fortes et rêveries bucoliques…
Enfin la musique, vedette de cette édition 2008, aura attiré 900 personnes au Bois-de-la-Bâtie, entre mélomanes, curieux, simples passants ou prommeneurs de chiens, pour y découvrir une palette de musiciens aussi variée qu’éclectique proposé par le programmateur et DJ Cobeia :
musique soul et organique avec DJ F ; sonorités tziganes, allant des balkans au sud de la méditerranée, proposées par DJ Olga&Dr.Schnaps ou, en invité surprise venu droit de Londres, par l’excellent DJ Scratchy ; une deep house raffinée et dansante avec Crowdpleaser ; un folklore moderne revisité par DJ Scott Soyouz ; des galettes brésiliennes rares avec discotecario Doca ; un mélange subtil entre reggae, dub et mélodies électroniques minimalistes par le berlinois Daniel Meteo; pour terminer en beauté avec la voix touchante et aérienne de Ghostape et la puissance de l’Imperial Tiger Orchestra, clef de voûte de la programmation musicale, qui nous laisse un souvenir inoubliable…
Deux défis majeurs cette année : déplacer le public un peu plus loin que le quartier de Saint-Jean, et braver une météo plus qu’automnale…Mais le public était là, heureux de parcourir en découvreur éclairé ou spontané les perles rares proposées par la première édition de la Terrasse du troc au Bois-de-la Bâtie.
La suite ? Surprise, surprise…
