Édition 2006: la mémoire de Saint-Jean
L’été 2004, après une étude minutieuse des parcs, squares, promenades et autre en ville de Genève, nous nous sommes tout naturellement arrêtés sur un lieu dégagé et intime à la fois, inoccupé voir mal occupé, à (re)découvrir: la couverture des voies ferrées à Saint-Jean. Pour la première édition en 2006, nous avons donc commencé par sonder le lieu qui a vu naître la Terrasse du troc: le quartier de Saint-Jean. Cette enquête a commencé avec la recherche autour de la « mémoire du quartier de Saint-Jean » - thème de la première édition - à travers les histoires, les anecdotes, les racontars, les mythes et légendes racontés par les habitants eux-mêmes, qui avaient entre 5 et 99 ans…Tout ce matériel a ensuite été récolté dans un cahier noir, sous formes de notes, sur notre site internet, dans la vidéo « Ils aiment mieux le salé que le sucré » (12 portraits de personnes âgées de Saint-Jean) et sur l’installation artistique urbaine « Je me souviens à Saint-Jean… », qui se trouve toujours sur la couverture des voies. Au travers de cette enquête, nous avons réussi à impliquer les habitants de Saint-Jean, à les sensibiliser à notre démarche artistique basée sur le relationnel et, surtout, à leur faire prendre conscience d’un lieu magnifique qui se trouve juste là, tout près de chez eux, et qu’il suffit d’occuper pour le rendre agréable…
* lien sur le site 2006

Édition 2007: le voyage
Encouragés par les habitants de Saint-Jean, qui ont initié spontanément une lettre de soutien qui a récolté plus de 500 signatures, nous décidons de nous relancer dans l’aventure. Cette fois, il fallait aller plus loin dans la recherche, quitter le quartier de Saint-Jean pour explorer d’autres quartiers, pour encourager d’autres habitants à se déplacer dans leur propre ville, quoi de plus propice que le thème du « voyage »? Nous avons décidé d’enquêter sur d’autres lieux cette fois, auprès d’autres communautés, d’autres réalités, parfois difficiles et délicates, dont les artistes se sont imprégnés et qu’ils ont donné à voir et à entendre sur le site de la Terrasse du troc. Une bande son, « Jardin public, jardins privés », qui nous promenait à travers les récits de vie de frères et de sœurs de ceux qui errent autour de la gare de Cornavin, déconnectés de la réalité et plongés dans celle de la toxicomanie. Un cycle de conférences sur l’architecture sociale des années ’30 en Europe, a donné la voix aux habitants de la «Verrue» - dernier vestige d’architecture rationnelle à Genève, aujourd’hui entièrement évacué et muré. Une petite publication proposait un voyage dans le temps: 1990, année glorieuse des squatts à Genève, à travers les récits des premiers et anciens "occupants" de l’immeuble au «14-16-18» Coutance, aujourd’hui entièrement rénové et ne gardant plus aucune trace de son passé contestataire. Sur le lieu central à Saint-Jean, une oeuvre d’art public : « le Kiosque à culture », lui-même symbole du voyage, a drainé artistes et habitants de tous les coins de la ville, pour asseoir la philosophie de la Terrasse du troc et imprégner les publics de son état d’esprit : celle de lieu de rencontres et d’échanges entre artistes et publics, en toute liberté, sans barrières et sans jugements, un lieu pour tout le monde sur la voie publique.

* lien sur le site 2007