Poésie et beauté sont toujours au rendez-vous des performances de l'artiste zurichoise - rigoureuse jusque dans le moindre détail - où la forme, la couleur, la lumière et le son ont la même importance. Dans les dernières performances de Victorine Müller, on assiste à une image du double, deux formes se pénètrent l'une dans l'autre: à l’extérieur une enveloppe en matière gonflable (PVC) qui a une forme animale ou végétale, à l’intérieur le corps de l’artiste, dans son immobilité totale. Comme si l’artiste attendait patiemment de perdre son apparence humaine, pour se transformer en éléphant, oiseau ou même en arbre…

Pour la Terrasse du troc, elle présente une image inédite et surprenante: un être merveilleux, qui comme par magie surgit au beau milieu du Bois-de-la Bâtie pour nous plonger instantanément dans la rêverie des contes. S’agit-il d’une forme dans une forme, comme dans les poupées russes? L’être féerique serait-il donc le contenant, et l’artiste, tout de blanc vêtue, deviendrait-elle le contenu? Ou assiste-t-on à une métamorphose de l’artiste comme une chrysalide prête à se muer en papillon ? La transformation est récurrente et donc crédible dans le monde merveilleux des contes, cette femme serait-elle peut-être en train de devenir un animal? Toutes les interprétations sont possibles et crédibles…Néanmoins, cette apparition au coeur de la forêt, enveloppée dans son halo de mystère et suspendue dans le temps, est plutôt bienveillante : elle tranquillise et protège le promeneur, autant qu’elle le surprend sur son chemin…

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